Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain Souchon, version punk
4 mai 2008

La réalité des écrivains/des bloggueurs

Tous les jours, il se trouve des personnes pour alpaguer un/une écrivain afin de lui faire la leçon par rapport à ce qu'il écrit. (Exemples ONE & TWO). Dans le meilleur (sic) des cas, il s'agit de reproches quant au contenu de sa prose. Dans le pire des cas se produit un amalgame entre la personne qui écrit et ses personnages. On pense que, si j'écris des histoires de destruction et de cadavres exquis, je suis nécrophile. Forcément, c'est un peu énervant.

1. - L'imbécile regarde le doigt. -

On écrit des HISTOIRES. Oui, elles ont à voir avec notre vie. Il faut bien qu'on s'inspire. Mais, va comprendre, derrière, on reste anonyme. On met pas notre adresse et notre numéro de téléphone, du genre "Appelle-moi." Qu'est-ce qu'on attend de l'écriture? Oui, on veut être lu. Être apprécié. Être jugé. Mais on cherche à toucher quelque chose au-delà, qc qui s'appelle la condition humaine, petite ou grande. Ce que la fiction touche et que la réalité ne fait jamais que rappeler.
On écrit pour se dépasser, et vous nous ramenez toujours à nous-même? Dégagez, peignes-culs, jocrisses et autres butors! Le pire, c'est qu'en plus, vous attendriez notre gentillesse, notre prévenance! Des caresses pour des coups de pied! Toujours offusqués quand on répond à vos insultes, pardon, critiques personnelles! Eh quoi? Le mec qui vous répond personnellement n'est plus un texte abstrait laissé à votre libre appréciation et à vos humeurs, c'est votre droit, mais bien de la chair et bien du sang. Et lui, il a le droit de ne pas vous aimer, et lui ne s'achète pas.
Encore une fois: un texte est une entité indépendante, que le lecteur peut se réapproprier comme bon lui semble, aimer, ne pas aimer, réécrire, transmettre, que sais-je? L'être humain qui l'a écrit ne saurait être traité à la même enseigne. On ne le critique pas de la même manière, on ne lui parle pas de la même manière, on ne se l'approprie pas, on ne le possède pas, on ne le transmet pas. A bon entendeur.

Commentaire rajouté à la suite de réclamations quant à l'incompréhensible du texte sus-placé:

Ce que j'essayais juste de dire qu'écrire, c'est essayer, quelque part, de se dépasser soi-même. Produire un texte, c'est donner naissance à un enfant indépendant qui vivra dans un autre monde, celui des mots, constamment réécrit par l'imagination, l'interprétation des lecteurs.
L'obsession qu'ont certains de toujours chercher l'auteur derrière un texte, et de tout ramener à lui, fait un peu "mourir" cette dimension. En fusionnant avec son auteur, le texte perd de sa magie indépendante et devient le simple prolongement d'une discussion, une grosse ligne de clavardage sur un site de rencontres (j'exagère).
/Et quand en plus on ne cherche pas l'auteur pour lui offrir des chocolats.. pas cool/ Donc voilà, j'essayais juste d'exprimer cette dichotomie indispensable introduite par le mot FICTION. Rien de plus frustrant que de la voir piétinée par de dégoulinants Dipsodes. En tant qu'écrivain, je ne suis pas mes textes, et tant mieux (=> A 100% derrière l'autrice de la chronique ONE)


(J'espère que c'est un peu plus clair; désolé, c'était 4h du mat')

2. Le masque

Le rôle d'"écrivain" n'est qu'un masque derrière lequel se cache une personne réelle. On se cache pour, peut-être, dévoiler ce qui d'habitude est dans l'obscurité. Offrir du monde le négatif, mettre en lumière ce qui normalement est obscur, et vice-et-versa. .  Quelqu'un qui porte un masque ne nous donne qu'une envie: l'enlever. S'il se cache cependant, c'est pour mieux nous montrer quelque chose.
Bien sûr, on a toujours aimé jouer sur l'amalgame écrivain/personne derrière. On joue au chat et à la souris. Cependant, les blogs ont radicalement changé la donne. Avec les possibilités de réagir en direct, et de faire voir ses commentaires par tout le monde, ainsi que les réponses donnés par l'auteur, celui-ci se confond d'autant plus avec l'écrivain. En plus, blog, quelque part, ça doit pouvoir dire "journal intime".
Et c'est peut-être là qu'est la plus grande confusion: Peut-on encore, sur des blogs, faire de la fiction qui a l'apparence de la réalité? C'est tout de suite pris pour du vrai. Il faut dire que ça fait partie du jeu: tout le monde ment.... Alors, le blog, la mort du roman réaliste?? :_)

Publicité
Publicité
Commentaires
Alain Souchon, version punk
  • Alain Souchon en a marre de faire le marchand de sirop jusqu'à ce qu'il descende des plateaux de phono. Depuis que sa femme l'a quitté, il se soûle au thé froid pêche. Le crâne rasé et les cheveux teints en jaune, il tue le temps. A coups de batte.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité